Les thérapies familiales systémiques
Elles considèrent la famille comme un système où chacun des membres interagit, devenant dans le système un peu plus qu’eux même, ce qui fait dire à Philippe Caillé que, dans un couple, « Un plus un égal trois ! », titre d'un de ses ouvrages sur le travail de thérapie de couple.
Ces thérapies permettent de comprendre , dans une co-construction avec la famille ce qui est en jeu.
Le symptôme pour lequel la famille consulte ( par exemple, l'agressivité d'un de ses membres) est considéré comme une réponse "adaptée"dans le système familial tel qu'il fonctionne, ou plutôt dysfonctionne.
Autre exemple, un conflit de couple peut, le plus souvent sans que les parents le souhaitent, impliquer les enfants.
Un jeune ado vient consulter avec ses parents et ses sœurs, il est enragé, s’énerve tout le temps.
Ensemble, par la narration collective de l’histoire, chacun, le jeune lui même, va s’apercevoir de son implication.
Pendant des années, dans cette famille, de façon non dite, le fils était convaincu que son père était celui qu’il fallait défendre, le plus malheureux, et quand le couple s'est reconsolidé, il a continué à défendre son père.
Ce dernier, à nouveau bien dans son couple, n' a pas perçu les choses ainsi et il s’est mis à le houspiller, à dénoncer ses colères (qu’il supportait assez bien jusque là puisque imputable à sa femme...)dans une alliance nouvelle avec sa femme.
Notre ado c’est alors senti trahi, le dire en séance parce que revivant tout le processus l’a beaucoup aidé, parents et enfants ont pu " régler les comptes" et les relations se sont pacifiées.
Il ne s'agit pas de penser une cause = un effet, les situations sont toujours complexes, je ne donne là qu'un aperçu de ce que peut permettre le travail qui tient compte des différentes composantes dans les relations familiales.
En revanche, lorsqu'une difficulté propre à l'un des membres de la famille apparaît alors une ré-adresse vers un collègue pour un temps de travail pourra être proposé.
Par exemple, il m'arrive après un temps de thérapie individuelle d'orienter une personne vers un thérapeute de couple et inversement il arrive qu'un collègue m'adresse un jeune pris dans un conflit dont la thérapie familiale l'a sorti mais qui a besoin de parler d'une souffrance plus personnelle, par exemple, une mésestime de soi, qui peut être abordée une fois la problématique familiale réglée.
Des techniques d’entretiens spécifiques sont utilisées, l’implication du thérapeute est très importante, il va se laisser traverser par les émotions ressenties et s’en servir comme un écho pour aider la famille.
D’où la nécessité d’avoir conscience de ses propres émotions, d'où l'importance d'un travail préalable du thérapeute sur lui même, qui n'est certainement pas une option facultative !
Parfois, un travail de co-thérapie, c'est à dire à deux thérapeutes est préférable, lorsque l'on débute bien sûr, lorsqu'on en a le luxe, lorsqu'on est en difficulté avec une famille.
J'ai personnellement travaillé en co-thérapie pendant des années et cela fut très formateur, aujourd'hui je consulte seule le plus souvent mais il m'arrive de recevoir des familles en co-thérapie à ma demande ou à la demande d'un collègue.
Les références théoriques sont nombreuses en thérapies familiales systémiques comme dans tous les courants .
Celles qui sont les plus fondatrices de mon point de vue de la thérapie familiale systémique sont les écrits des auteurs suivants :
Bateson et Watzlawick de l'école pionnière de P.Alto, Salvador Minuchin, Boszorményi-nagy, Mara Selvini, Guy Ausloos et Milton Erickson que nous retrouveront dans l'article sur l'hypnose.
Les thérapies familiales psychanalytiques
Elles s’appuient sur une extension de la psychanalyse au groupe familial.
Les concepts sont donc ceux de la psychanalyse et les techniques de conduite de séance s’apparentent à un travail analytique avec des interprétations proposées à la famille.
La famille va être pensée dans une dynamique qui lui est propre selon les concepts de la psychanalyse.
Les auteurs de référence sont donc bien évidemment Freud et notamment son article sur " Psychologie des foules et analyse du moi" paru en 1921.
Mais les auteurs qui vont penser la thérapie de groupe psychanalytique sont avant tout René Kaes et Didier Anzieu.
En l’absence de pratique de cette clinique , je ne peux vous en donner des exemples.
En revanche, je reviendrai sur le travail thérapeutique en groupe dans l'article à venir sur les ateliers d'expression à médiation.
Les apports théoriques s'initient des mêmes auteurs et d'autres...