Il y a quand même des moments où l'indignation nous rattrape!
Je viens de recevoir par mail une tribune signée par des psy en tout genre, enfin, surtout neuropsy et tenez vous bien, je site "ancien psychanalyste", oui oui!! qui accusent la psychanalyse d'être une secte, entre autres réjouissances.
Tribune publier dans le nouvel Obs, qui transmet donc le nouveau combat de Sophie Robert, jeune réalisatrice en lutte contre l'influence de cette discipline car dit elle " il est insupportable d'entendre des experts judiciaires prétendre que les bébés ont des intentions sexuelles, mettre en causes le désir des victimes d'agressions sexuelles, d'inceste ou que des parents d'enfants autistes se voient retirer la garde de leurs enfants au nom de pseudo expertises."
Alors que cette dame n'est jamais mis un pied dans un tribunal pour enfant semble une évidence qu'elle ne sache pas de quoi elle parle également mais que tant d'autres signent j'en suis stupéfaite.
J'ai travaillé pendant plus de 15 ans auprès des juges pour enfants en tant que thérapeute familiale et psychanalyste et lire cela me révolte : depuis quand la psychanalyse dirait-elle de telles inepties, JAMAIS, cela suffit! Aucun psychanalyste ne défend de telles idioties, ne lui faites pas dire ce qu'elle n'a jamais dit!!!
Alors très chers signataires je vous invite à relire vos classiques, c'est vrai c'est un travail difficile, qui demande du temps et quelques neurones!
Jamais la psychanalyse n'a réduit les constructions psychiques de chaque individu d'une façon aussi stupide, en revanche, oui, elle travaille, ceux qui la pratique travaillent et ne réduisent pas l'être humain à des classifications soit disant scientifiques, porteuses de rentabilité certaine pour les laboratoires pharmaceutiques, au passage...
Si un traitement médicamenteux est parfois nécessaire pour alléger les souffrances, si un accompagnement éducatif peut être un soutien, jamais la psychanalyse ne s'est opposée à cela, vraiment cela suffit, lisez, travaillez et ne prenez pas une nosographie, une catégorisation pour une solution, chaque patient a besoin d'être pris en compte dans toute sa complexité, toute sa singularité, cela demande du temps, du respect, de l'engagement.
Si chacun de ces psychologues, neuropsychologues et autres universitaires rencontraient leurs patients sans grille préétablie, sans se défendre eux même face à la maladie mentale qui, il est vrai, fait peur parfois, déroute à tout le moins souvent, si chacun avait pris le temps de travailler d'abord sur soi, d'étudier nos chers auteurs, ils feraient davantage preuve d'humilité, seraient sans doute moins dans des défenses aussi stériles et nuisibles.
Je travaille entourée de psychiatres, neuropsychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, chacun apporte sa pierre à l'édifice car les psychothérapies sont délicates, les accompagnements douloureux, nous avons besoin de nous reconnaître dans nos différences, nos complémentarités, nos conflictualités riches et créatives.
Peut être certains ont ils fait de mauvaises rencontres avec la psychanalyse, nul professionnel ne peut assurer la qualité de tous les autres dans son corps de métier, mais s'il vous plait, ne vous permettez pas de traiter ainsi une discipline qui a tant apporté, à tant de gens.